je grandis en Louisiane
ses cieux roses m’échauffent
et je passe trop de temps seul
cher avril,
la seule figure dans la foule que je reconnais
quand tu me regardes avec tes grands yeux azalés
je perds mon idée
pourrais-tu me faire un ciel bleu ?
ne dis pas que tu m’aimes
moi qui passe trop de temps seul
cher avril,
combien de temps jusqu’à c’est tout fini ?
pour asteur
je regarde le jaune d’été
nerveux, seule
ayant peur que je ne sois plus humble
plus créatif plus moi,
plus moi
plus qu’avant
plus que jamais
plus que les rayons argentés
dans la mousse espagnole
plus que j’étais
pour juste quelques mois
plus comme toi
jusqu’au froid
et les dinosaures dorment
mais ils sont toujours là
comme le diable qui nage dans mon sang
combien de temps ?
combien de temps
caracole-je sur la terre saumâtre dans l’eau noire, riche et triste ?
combien de temps
pleure-je ces larmes saumâtres ces nuits noires, chaudes et tristes ?
combien de temps
hante-je ces prairies saumâtres ces jours silencieux, chauds et tristes ?
pensées envahissantes
pensées invasives
intrusives
détruisent mon idée jusqu’aux racines
ravagent mon sommeil
combien de nuits
caracole-je sur cette terre saumâtre sous ces cieux noirs ?
combien de nuits
raconte-je ces contes saumâtres ces nuits noires
jusqu’au jour où je ne reconnais plus les yeux d’avril ?
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