je viens ici par esprit
je me balade dans ces rues pavées par des fous
je passe des magasins qui n’ont pas duré,
des cendres de bars brûlés
conducteurs locaux au virage de leur vie
la prison presque morte
un seul prisonnier y reste
il ne sait toujours pas pourquoi
les gris concrets de papiers à cigarette,
les gris envoyés par les prairies
les belles filles qui partent toujours pour la capitale
le boom de 1908, le vieux train
le chemin de faire dodo et d’orphelins
l’histoire se transforme en regard
en vert inondé ou en deux rails de fer
un chemin qui disparaît toujours
je vois ma vie, la mort de la prison
ma vie continue, sa mort continue
un jour je dirai « je vais me coucher et demain je ne pars plus »
je parlerai à moi-même
dans mon char qui marche toujours
l’argent que je donne quand je déjeune est en argent
et la fille qui me sert sourit
et ses dents grises éclairent les murs
Laisser un commentaire